Je me suis eveillé et, ne reussissant pas à me rendormir, j'ai profité pour rédiger cette réponse:
1/ Je ne suis pas sûre de bien percevoir l'enjeu de cette
discussion - sur une question qui par ailleurs ne me passionne pas outre
mesure;
R1.1/ Ok. Je vais essayer de m’expliquer en commençant par
ces mots.
Vous dites ne pas percevoir l’enjeu de cette discusión. Je
vais donc essayer de faire comprendre quelle est l’importance de faire une
revisión globale de tout ce qui a été écrit en Métrologie Historique, ce que je
suis en train de faire avec ma recherche depuis 2012.
En 1930 le prestigieux historien italien Gaetano de Sanctis,
après plusieurs années d’étude sur les mesures anciennes, affirmait: “La
métrologie n’est pas une Science mais un cauchemar”, à cause de la difficulté
pour y voir clair.
Ce que j’essaie de faire voir c’est qu’il n’est pas si
compliqué que ça d’y mettre un peu de clarté mais pour faire cela il faut faire
une revisión de tout ce qui a été écrit jusqu’à présent.
Pourquoi? Par le simple fait que tous les grands
spécialistes admettent que les mesures ancienne étaient antropométriques mais
ils n’emploient jamais (ou presque) dans ses travaux un modèle humain comme
base et cela a été une source infinie d’erreurs qui durent encore.
Nous avons ainsi Witold Kula (Las medidas y los hombres) qui
n’emploie aucun modèle humain et, de même, Jean-Claude Hocquet (Métrologie
Historique), Corinna Rossi (Architecture and Mathematics in Ancient Egypt),
Petrie (Pyramids and Temples of Gizeh) et tant d’autres.
Cela ne veut pas dire que tout ce qu’ils ont proposé soit
erroné mais on ne peut pas parler de mesures antropométriques sans un modèle
humain comme base. (Ou plutôt si. On peut le faire mais au prix de commettre
bcp d’erreurs qui durent encore aujourd’hui).
R1.2/ Vous dites que cette question ne vous passione pas
outre mesure.
Ok. La question ne vous passionne p-ê pas outre mesure mais
elle n’est pas moins importante. Car, avant d’étudier des bâtiments
historiques, pour bien le faire il est nécessaire de bien connaître et bien
comprendre le système de mesures qui fut employé pour les dessiner (projeter)
et construire.
C’est ainsi, par exemple, que bcp d’auteurs affirment:
“L’unité employée pour construire la Grande Pyramide fut la Coudée Royale
(entendant par cela la valeur 52’36 cm ou des valeurs proches)”. Et pour citer
un auteur qui fait une affirmation de ce genre: Jean-Claude Hocquet.
Cette affirmation peut sembler correcte mais ne l’est pas.
Et elle ne l’est pas car une unité de mesure n’apparait jamais seule. Donc, ce
qu l’on emploie toujours c’est un système de mesures complet, organisé et
cohérent. Il faut donc bien le réconstituer, puis l’appliquer.
Dans l’Antiquité, comme il est expliqué sur les traités
anciens, ce système était antropométrique, avec une unité centrale (l’Homme) et
des unités majeures et mineures. On employait donc le système en entier, non
pas des unités isolées. Cela peut vous paraître une remarque sans importance
mais c’est la preuve qu’il faut mettre bcp de choses à sa place.
Aussi, puisqu’on parle d’Egypte, on ne peut pas accepter les
mesures de Petrie sans revisión comme on fait habituellement. Et ceci par le
simple fait que Petrie mesure une construction égyptienne en Pouces anglais. Donc
il faut revoir son travail et, surtout, étudier le bâtiment avec les unités du
système égyptien (comme fit par exemple Rolf Krauss avec le buste de Néfertiti,
où il trouva, justement, la grille de mesures antropométrique en Doigts).
Et, en general, il faut revoir tout ce que l’on a fait
jusqu’a présent car on a etudié des unités antropométriques sans l’appui d’un
modèle humain, ce qui est un manque de cohérence.
2/ mais j'ai quand même quelques remarques. Dans le
désordre:
R2/ Ok, je passe maintenant à vos remarques en détail
3/ - Pour justifier votre "étalon humain" d'1,80m
vous vous appuyez d'une part sur Léonard de Vinci et l'Homme de Vitruve, et
d'autre part sur le commentaire de PS Girard dans son Mémoire sur le Nilomètre,
et en particulier sur cette phrase : "On sait en effet qu’ils [les
anciens] regardaient la coudée naturelle comme la quatrième partie de la
hauteur du corps", qui vous permet d'affirmer que le "modèle"
est de 4x0,45m, soit 1,80m.
R3/ Pas seulement. Le modèle antropométrique est très
antérieur à Léonardo et Vitruve. Il est déjà décrit sur des tablettes
sumériennes (Powell, Masse und Gewichte), il est décrit sur des auteurs grecs
(Heron), il est décrit par Vitruve, il est décrit par Leonardo aussi et il est
décrit par bcp d’autres auteurs. Aussi toutes les descriptions textuelles
coïncident. Donc, il n’est pas fou d’y voir un même modèle humain, le modèle qui
était à la base des mesures anciennes.
Aussi des mesures de ce modèle sont gravées sur des étalons
(des règles) de ces différentes cultures: étalon de Nippur à Sumer, étalons de
Maya, Kha et autres en Egypte, table de mesures de Leptis Magna à Rome… puis le
modèle de Leonardo, qui reprend ce modèle. Pour ne pas me répeter je mets le lien à ma réponse à Romain
Bousson car j’ignore si vous l’avez lue:
Ce modèle antropométrique est décrit (principalement) en 2
positions:
Homme en T (appellé aussi Homo Ad Quadratum).
Homme en ( I ),
appelé aussi Homo ad Circulum.
On a l’Homme en T en Égypte, en Grèce, à Vitruve, à
Léonardo.
On a l’Homme en ( I ) en Égypte, à Vitruve, puis (avec des
erreurs) à Giacomo, à Leonardo.
Je peux vous apporter des preuves de toutes ces affirmations
mais ce que je veux rappeler ici c’est que le modèle de Leonardo n’est pas
l’Homme “de Vitruve” car, comme le dit Vitruve lui même sur le Livre III
Chapitre I des Dix livres d’Architecture, ce modèle humain est bien antérieur.
4/ Or "les anciens" évoqués par Girard, comme il
le précise dans une note en bas de page (https://books.google.fr/books?id=457-VZEhCwIC...
page 14 ), c'est en fait Vitruve.
R4/ J’ai bien lu Girard et il cite Vitruve, bien sûr, mais
il cite aussi bcp d’autres auteurs anciens. Par exemple Heron à la page 35 ou
encore Heron à la page 43 sur la note 2 en bas de page où Girard aborde le
Traité d’arpentage de Heron. Cette note se continue sur le bas de la page 44 où
l’on peut lire explicitement “La coudée, de deux pieds ou de 32 doigts”.
Aussi sur la Description de l’Égypte les français expliquent
que, lors de son séjour en Égypte, ils trouvèrent 3 étalons différents. J’ai
copié le morceau de mon article “Hombre, medidas, pirámides” puis traduit en français pour vous:
(Source: Revue Egiptologia
2.0: http://egiptologia20.es/hombre-medidas-piramides )
DÉBUT DE CITATION
Outre les étalons cités de Maya et de Kha, il convient de traiter ici les différents étalons cités par les savants français dans leur travail. Ainsi, dans son Memoire Girard recueille 3 coudées (3 étalons, 3 règles) qui étaient en vigueur lorsque les Français sont arrivés.
La longueur du premier étalon (pik belady ou coudée du pays)
a été déterminée par Costaz à 57'75 cm. La longueur du deuxième étalon (coudée
des meqyas ou coudée du nilomètre de l'île de Roda) a été déterminée par Le
Père en 54'12 cm. La longueur du troisième étalon (appelé coudée de
Constantinople) a été vérifiée par Costaz à 67'70 cm.
Les trois étalons cités par Girard et étudiés par les
savants français s’expliquent parfaitement à l’aide du Canon (Homme en T = 1,80
m). En effet, le pik belady (57'75 cm) correspond à une valeur idéale de 32
doigts x 1'800 cm = 57'60 cm, la coudée des meqyas (54'12 cm) correspond à une
valeur idéale de 30 doigts x 1'800 cm = 54'00 cm et la coudée de Constantinople
(67'70 cm) correspond à une valeur idéale de 9 Palmes x 7'5 cm = 67'50 cm.
Évidemment, les étalons indiqués diffèrent les uns des
autres car ils collectent différentes mesures du modèle humain (7 Palmes =
52'50 cm dans le cas des étalons de Maya et de Kha, 30 Doigts = 54 cm dans le
cas de la coudée meqyas; 32 Doigts = 57'60 cm dans le cas de la coudée du pays
et 9 Palmes = 67'50 cm dans le cas de la coudée de Constantinople), mais le
modèle humain qui les sous-tend est un seul et même: le Canon original,
correspondant à un Homme en T = 1,80 m.
FIN DE CITATION.
Donc vous pouvez voir que Heron décrit (comme coudée) un
module de 32 Doigts. Ce module correspond à une valeur idéale de 57’60 cm.
Aussi Jomard affirme que le côté de la base de la Grande Pyramide pouvait
s’expliquer comme 400 de ces modules.
5/ Du coup on tourne un peu en rond, et rien ne nous permet
d'affirmer que le Canon de Vitruve était déjà utilisé par les Egyptiens ou
autres peuples de l'Antiquité.
R5/ Non, on ne tourne pas en rond puisque le modèle humain
de 1’80 m est déjà décrit sur des tablettes sumériennes et gravé sur la règle
de Nippur, laquelle a été toujours mal analysée.
6/ Il me semble me souvenir par exemple que les Grecs sont
plus proches d'un canon à 7 têtes ou 7 têtes et demi que d'un canon à 8 têtes;
R6/ Le canon à 8 têtes correspond parfaitement au modèle
décrit par Vitruve, puis dessiné par Léonardo, lequel dessine la tête sur 3
Palmes de sa grille. Aussi, si vous prenez 3 Palmes de l’étalon de Maya ou bien
de la règle centrale de la table de mesures de Leptis Magna vous aurez que ces
3 Palmes x 8 = 24 Palmes font l’Homme de 1’80 m.
7/ pour l'Egypte, John Legon par exemple affirme que le
canon est basé sur 3 coudées royales (http://www.john-legon.co.uk/canon.htm).
R7/ Je n’ai pas pu reviser les travaux de tous les auteurs
qui existent car il y en a des centaines et je manque d’énergie. Ma revisión de
Legon attend donc toujours.
8/ Comme Romain Bousson l'a expliqué, les canons varient
selon les époques, et il me semble que vous plaquez peut-être abusivement le
canon vitruvien sur des périodes antérieures.
R8/ Et comme j’ai expliqué à Romain (avec des preuves à
l’appui) nous avons la description du même modèle en tablettes sumériennes,
textes grecs, Vitruve, les notes de Leonardo…. Aussi ce modèle permet
d’expliquer les mesures gravées sur beaucoup d’étalons. Je ne sais pas si vous
comprenez bien l’espagnol (écrit et/ou oral). Si c’est le cas cela rendrait bcp
plus facile cet échange car je pourrais vous passer du matériel où tout ceci
est expliqué mieux en détail.
9/ - Vous parlez à plusieurs reprises d'un doigt de 1,8cm,
par exemple pour la coudée de Maya dans votre réponse à Romain ("Le Doigt
fait 1'8 cm").
R9/ Je peux vous expliquer cela très facilement, ne vous en
faites pas. Mais pour cela il faut d’abord bien reconstituer le modèle humain à
l’aide des textes (et nous en avons bcp).
Contrairement à ce que l’on croit (et ceci est normal car il
est difficile de lire tout ce que l’on a écrit, puis de trouver toutes les
données nécessaire pour rétablir correctement le modèle humain: c’est un peu
comme chercher une aiguille dans une botte de foin) l’unité la plus petite
n’est pas le Doigt.
Nous avons des textes qui nous disent que le Doigt était
divisé en 4 Grains d’orge et le Grain d’ore en 6 Poils de chameau (je vous
jure). Donc, pour rétablir le modèle ideal nous devons expliquer
aussi ces unités.
L’explication est la suivante. Doigt = 1’8 cm. Grain = 4’5
mm. Poil = 0’75 mm.
Sur cette reconstitution idéale le Poil de chameau
correspond à la Marque entre les Doigts que nous trouvons sur les étalons. Car,
oui, ces Marques, si fines sont elles, elles mesurent quelquechose.
Donc du coup le Doigt fait 1’8 cm et le Doigt + la Marque fait 1’875 cm.
Et on trouve cette valeur de Doigt (1'8 cm) sur la table de mesures de Leptis Magna: voir l’analyse de Mark Wilson Jones dans cette entrée de mon blog que j’ecrivais à Roman:
Ceci, bien sûr, pour le modèle ideal. Dans le monde réel on
trouve, bien sûr, des variations. Mais ce qu’il faut retenir c’est surtout que
4 Doigts font 7’2 cm alors que 1 Palme fait 7’5 cm.
C’est ainsi que Rottlander
(sur son tableau de mesures) recueille une valeur de 28’80 cm qu’il appelle
“Building measure” et qui correspond exactement à 16 Doigts x 1’8 cm = 28’80
cm.
10/ Or la division de cette coudée en 28 doigts ne donne pas
1,8cm, mais pas loin d'1,87 (le Louvre donne 1,86 cm : https://www.louvre.fr/.../coudee-regle-de-maya-ministre...).
R10/ Justement les variations que l’on observe sur les
étalons (il y a des étalons de 7 Palmes qui oscillent de 52'00 cm jusqu’a 52’70 cm)
peuvent s’expliquer comme suit:
28 D 1’8(58) cm = 52’00 cm.
28 D 1’8(70) cm = 52’36 cm.
28 D 1’8(75) cm = 52’50 cm.
28 D 1’8(82) cm = 52’70 cm.
Car dans le monde réel il existe des variations parce que
les anciens ne mesuraient pas au laser (et vous pouvez observer cela sur la
règle centrale de Leptis Magna où 2 Doigts font 1’8 cm et 2 autres Doigts font
2 cm).
C’est justement pour cela que nous avons besoin d’un modèle pour mettre
de l’ordre sur la discipline: afin de ne pas prendre comme différentes des valeurs qui, pour les anciens, étaient les mêmes.
11/ De même, le"module central" de la table de
Leptis Magna montre un pied romain de 29,6 ou 29,7 cm, ce qui donne un doigt de
1,85cm et non de 1,8 (cf https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/2334).
R11.1/ Je vais aller de nouveau sur l’analyse de Mark Wilson
Jones si vous le permettez:
Vous pouvez y voir un module de 4 Palmes. La Palme gauche
est divisée en 3 Pouces. La Palme droite est divisée en 4 Doigts.
Si vous observez bien ce module vous verrez que aucune de
ces 4 Palmes est identique (ah, le monde réel).
Vous verrez aussi en ce qui concerne les 4 Doigts que deux
font 1’8 cm et deux autres font 2 cm (ah, le monde réel).
Mais surtout je vous signale que le module même de 4 Palmes
est marqué par M. W. Jones comme étant 30 cm en haut et 29’60 cm en bas (ah, le
monde réel).
(Note 1: J'ajoute: Je me rends compte que sur le link que vous avez offert cette variation est aussi clairement recueillie: Enfin, au début des années 1930, on mit au jour entre les deux pavillons du marché augustéen de Lepcis Magna une dalle de pierre garnie de trois étalons gravés, une coudée « égyptienne » de 523 mm, une coudée « punique » de 514/517 et un pied « romain » de 296/300).
(Note 2: Je n'aborderai pas les autres unités gravées afin de ne pas faire plus long).
(Note 3: La suite de l'auteur "Les deux coudées se partagent en six palmes et le pied en quatre, chaque palme étant à son tour divisible au choix en trois pouces ou quatre doigts et la coudée punique y ajoute une résection en deux demi-doigts" est une analyse erronée d'une de ces deux "coudées" et je peux le prouver facilement. La cause est, encore une fois, le fait de ne pas employer un modèle humain. Si cela vous intéresse vous n'avez qu'à le dire et je me ferais un plaisir de vous expliquer où est l'erreur de l'auteur).
(Note 1: J'ajoute: Je me rends compte que sur le link que vous avez offert cette variation est aussi clairement recueillie: Enfin, au début des années 1930, on mit au jour entre les deux pavillons du marché augustéen de Lepcis Magna une dalle de pierre garnie de trois étalons gravés, une coudée « égyptienne » de 523 mm, une coudée « punique » de 514/517 et un pied « romain » de 296/300).
(Note 2: Je n'aborderai pas les autres unités gravées afin de ne pas faire plus long).
(Note 3: La suite de l'auteur "Les deux coudées se partagent en six palmes et le pied en quatre, chaque palme étant à son tour divisible au choix en trois pouces ou quatre doigts et la coudée punique y ajoute une résection en deux demi-doigts" est une analyse erronée d'une de ces deux "coudées" et je peux le prouver facilement. La cause est, encore une fois, le fait de ne pas employer un modèle humain. Si cela vous intéresse vous n'avez qu'à le dire et je me ferais un plaisir de vous expliquer où est l'erreur de l'auteur).
Que faut-il retenir de ceci?
Que sur le monde réel ce “Pied romain” (entre guillemets, je
reviendrai plus bas: voir R11.2) correspond à un module de 4 Palmes qui presente
des oscillations.
Nous avons aussi une fourchette de valeurs:
16 Doigts x 1’8(00) cm = 28’80 cm (Building measure de
Rottlander).
16 Doigts x 1’8(50) cm = 29’60 cm (Valeur habituellement
admise pour le “Pied romain”).
16 Doigts x 1’8(75) cm = 30’00 cm (Valeur exacte idéale pour
les 4 Palmes).
Et non, je ne suis pas le seul qui parle d’une fourchette de
valeurs pour ce “Pied romain”.
Vous pouvez voir ici les valeurs offertes par Puig y Larraz sur son PDF (page 9 du PDF). Elles vont de 29’32 cm jusqu’à 30 cm. (Note: allez en bas et vous avez le link au PDF de l’auteur):
R11.2/ Je ferai ici une petite remarque par rapport à ce “Pied
romain”. Non seulement ce module correspond à une valeur de 4 Palmes mais elle
apparat deja bcp plus tot sous le nom de “Pied Royal ou Philéterien”.
Aussi (et c’est en cela que la necessité du modèle humain se
fait sentir) ce “Pied romain” de 4 Palmes (1/6 de la hauteur de l’Homme) n’est
pas un Pied naturel qui, lui, fait 1/7 de la hauteur et qui est souvent arrondi
en 14 Doigts.
(Note: Cette valeur de Pied naturel de 14 Doigts est aussi
recueillie par d’autres auteurs et elle est expliquée de différentes manières
sur des différents textes. On retrouve ce Pied sur l’étalon de Nippur. Aussi on
retrouve ce Pied naturel de 14 Doigts sur les étalons égyptiens. Et on le
retrouve aussi sur l’image de Leonardo.)
Cette présence sur le modèle du Pie naturel (1/7) et d’une
unité appellé aussi “Pied (romain)” (4 Palmes = 1/6; plus commode pour la grille)
fut la cause de bcp de confusions au Moyen Age et explique un bon nombre des unités
qui apparaissent après la chute de l’Empire Romain.
Et cette confusión se continue encore aujourd’hui car peu d’auteurs
comprennent que ce “Pied romain” ne correspond pas à un Pied naturel puisqu’il
n’emploient pas de modèle humain.
12/ Du coup, j'ai du mal à voir le lien que vous faites avec
le dessin de Léonard (je vous cite: "Le Doigt fait 1'8 cm. Le 1/10 de
Doigt fait 1'8 mm. Donc, voilà, c'est la même relation que, bcp plus tard, nous
trouvons sur l'image de Leonardo."), et cela me laisse un peu l'impression
de mesures parfois "arrangées"...
R12/ Il ne s’agit pas des mesures arrangées. Tout commence
par la reconstitution du modèle humain ideal jusque sur les unités les plus
petites décrites sur les textes (donc, aussi le Grain d’orge et le Poil de
chameau), puis son application.
Les variations que l’on veut voir (Doigt “égyptien” = 1’86
cm ou 1’87 cm; puis Doigt “romain” = 1’852 cm) n’ont aucun sens. On a tout le
temps le même modèle humain ideal et la même valeur idéale de Doigt. Les
variations correspondent à des oscillations sur les unités mineures.
13/ - Dans vos différents textes vous insistez sur le fait
qu'il y aurait une "vraie" coudée royale de 8 palmes et 32 doigts, la
coudée royale des égyptologues de 7 palmes et 28 doigts n'étant qu'un simple
"étalon physique" ("patrones fisicos erroneamente denominados
codos").
R13/ Le point principal sur lequel j’insiste (ne le perdez
pas de vue, svp) c’est que on ne peut pas parler de mesures antropométriques sans
l’appui d’un modèle humain et des textes anciens qui décrivent le système antropométrique
avec toutes ses unités.
Sur ce modèle nous avons une grille qui va de 1 Palme jusqu’a
24 Palmes. Donc, nous avons toutes les valeur en Palmes et il faut bien s’assurer
de faire correspondre correctement chaque module avec le nom correspondant.
Et non, je ne dis pas que ces règles soient des simples
étalons physiques. Au contraire je suis persuadé que tout le système y est
recueilli.
Mais ce que je veux faire voir c’est que il faut bien definir
les unités et que ces objets physiques sont bien des régles. Il s’agit surtout d’eviter
les confusions de mots malheureusement si courantes en Métrologie historique.
La “Coudée naturelle” (longueur de l’articulation du coude à
la pointe du doigt moyen dans la position en T) fait bien ¼ de l’Homme = 6
Palmes. Puis nous avons un module de 7 Palmes (longueur de ces règles). Puis un
module de 8 Palmes, un module de 9, etc. Il faut s’assurer de bien faire correspondre
les unités et les noms corrects.
Aussi, pour signaler une autre confusión courante que j’essaie
de faire voir, ce “Pied romain” n’est pas un Pied (naturel) mais un module de 4 Palmes / 16
Doigts. Le “Pied drussien” n’est pas un Pied (naturel) mais un module de 4 Palmes et demie /
18 Doigts. Et ainsi de suite.
14/ Je n'ai pu trouver aucune mention d'une coudée de 8
palmes chez aucun égyptologue *récent* (ne parlons pas de Héron d'Alexandrie,
j'aurais aimé des sources plus récentes...).
R14/ Et pourquoi n’aimez-vous pas les traités des auteurs
anciens qui nous expliquent le système de mesures qu’ils employaient?
De toute façon, si vous voulez des égyptologues un peu plus
modernes (que Heron) vous aves les travaux des français en Egypte. Ils
trouvèrent (voir plus haut) des “coudées” de 32 Doigts. Jomard proposa même que
400 de ces “coudées” faisaient (justement) le coté de la base de la Grande
Pyramide (ce qui coincide aussi avec la valeur de 8 Plètres donnée par
Herodote).
[Note: Je dois rajouter ici quelque chose. Je le fais avec bcp de retard mais je ne me suis souvenu de ceci qu'il y a quelques minutes. Cela ne servira p-ê à rien mais je tiens à laisser cette remarque par écrit:
Sur un autre commentaire à vous
(Début de citation:
D'autre part par votre méthode : si je résume vous vous appuyez sur deux réprésentations égyptiennes de Thot et Geb, deux textes de l'Antiquité (Vitruve et Héron), et les travaux des savants français du début du XIXème siècle (vous ne citez pas Gossellin en plus de Jomard et Girard, mais je suppose que vous le connaissez ?) qui écrivaient à une époque où les connaissances sur l'Egypte antique étaient plus que limitées, et qui envisageaient l'Egypte à travers le prisme des études classiques.
Fin de citation)
vous me demandiez si je connaissais Gossellin.
Je ne l'ai pas lu attentivement (il y a des centaines de traités sur les mesures anciennes et tout lire attentivement demande du temps) mais un autre participant au groupe de Facebook "Archéologie et Zététique" (Ra Seize) a justement posté ce link où Gossellin (sur son travail "Recherches sur les principes, les bases et l'évaluation des différents systèmes métriques linéaires de l'Antiquité") cite un extrait de Julien d'Ascalon où cet auteur parle d'une "Coudée" de 8 Palmes ou 32 Doigts:
https://books.google.fr/books?id=10BaAAAAYAAJ&pg=PA99&lpg=PA99&dq=coud%C3%A9e%20de%20%208%20palmes&source=bl&ots=YSJfVMB6U-&sig=pjZjyo2BfKUJV5Qgc-WZUz7eIBQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiZzL6TpKneAhXr4IUKHafOB0k4ChDoATAIegQIBBAB&fbclid=IwAR1ky46UVcUqws--1L2UDOzqfR7xeUTbWTYinxwYcRHuvPj7tnJ_-KPOgWM#v=onepage&q=coud%C3%A9e%20de%20%208%20palmes&f=false
Donc, voilà: Gossellin cite un auteur qui cite une "Coudée" de 8 Palmes ou 32 Doigts. Ce n'est pas le seul puisque nous avons aussi Heron, cité par Girard, et Miguel de Mayora, mais c'en est un autre].
[Note: Je dois rajouter ici quelque chose. Je le fais avec bcp de retard mais je ne me suis souvenu de ceci qu'il y a quelques minutes. Cela ne servira p-ê à rien mais je tiens à laisser cette remarque par écrit:
Sur un autre commentaire à vous
(Début de citation:
D'autre part par votre méthode : si je résume vous vous appuyez sur deux réprésentations égyptiennes de Thot et Geb, deux textes de l'Antiquité (Vitruve et Héron), et les travaux des savants français du début du XIXème siècle (vous ne citez pas Gossellin en plus de Jomard et Girard, mais je suppose que vous le connaissez ?) qui écrivaient à une époque où les connaissances sur l'Egypte antique étaient plus que limitées, et qui envisageaient l'Egypte à travers le prisme des études classiques.
Fin de citation)
vous me demandiez si je connaissais Gossellin.
Je ne l'ai pas lu attentivement (il y a des centaines de traités sur les mesures anciennes et tout lire attentivement demande du temps) mais un autre participant au groupe de Facebook "Archéologie et Zététique" (Ra Seize) a justement posté ce link où Gossellin (sur son travail "Recherches sur les principes, les bases et l'évaluation des différents systèmes métriques linéaires de l'Antiquité") cite un extrait de Julien d'Ascalon où cet auteur parle d'une "Coudée" de 8 Palmes ou 32 Doigts:
https://books.google.fr/books?id=10BaAAAAYAAJ&pg=PA99&lpg=PA99&dq=coud%C3%A9e%20de%20%208%20palmes&source=bl&ots=YSJfVMB6U-&sig=pjZjyo2BfKUJV5Qgc-WZUz7eIBQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiZzL6TpKneAhXr4IUKHafOB0k4ChDoATAIegQIBBAB&fbclid=IwAR1ky46UVcUqws--1L2UDOzqfR7xeUTbWTYinxwYcRHuvPj7tnJ_-KPOgWM#v=onepage&q=coud%C3%A9e%20de%20%208%20palmes&f=false
Donc, voilà: Gossellin cite un auteur qui cite une "Coudée" de 8 Palmes ou 32 Doigts. Ce n'est pas le seul puisque nous avons aussi Heron, cité par Girard, et Miguel de Mayora, mais c'en est un autre].
15/ Si c'était le cas, pourquoi les Egyptiens auraient-ils
porté sur leurs coudées votives de 52,5cm le terme de "meh niswt",
comme sur la coudée de Maya?
R15/ Comme je l’explique à la fin de cette interview:
Première partie:
Je ne comprends pas toutes les langues du monde (pour l’instant espagnol,
français, anglais, italien, latín). Donc je ne comprends pas égyptien ni sumérien.
C’est justement pour cela que je cherche à creer un groupe multi-disciplinaire pour
étudier tout ça: parce que cela dépasse les énergies d’une seule personne même en bonne
santé (et ce n’est pas mon cas).
Mais même en ne parlant pas égyptien je peux vous montrer
comment sur une “coudée” à Turin on explique la mesure du Pied naturel qui, bcp
plus tard, apparait marquée sur l’image de Leonardo. Il est fort probable que tout
le modèle humain soit expliqué sur ces règles (qui sont plus que des “coudées” car
sur elles apparaissent bcp des unités du modèle humain).
16/ On en revient du coup à la question de départ du fil,
celle des sources. Y a-t-il le moindre texte *égyptien* parlant de cette
"vraie coudée"?
R16/ Je ne parle pas égyptien et je ne connais pas tous les
textes égiptiens mais la position du dieu Thot sur le relief du temple de
Amon-Ra (voir première partie de l’interview plus haut) du dieu Thot correspond à l’Homme
en T de Leonardo puis la position du dieu Geb couché allongé correspond à la
position circulaire décrite par Vitruve, qui se réclame des anciens. Je cite:
DÉBUT DE CITATION:
Le nombril est le centre naturel du corps humain. En effet,
si on met un homme couché, avec les mains et les pieds tendus, et, en plaçant
le centre du compas dans son nombril on trace une circonférence, elle touchera
le bout des deux mains et les orteils.
La figure circulaire tracée sur le corps humain nous permet
également de réaliser un carré: si l’on mesure de la plante des pieds au sommet
de la tête, la mesure résultante sera la même que celle entre le bout des
doigts avec les bras tendus; sa largeur correspond exactement à sa hauteur,
tout comme les carrés dessinés avec l'équerre.
Par conséquent, si la nature a formé le corps humain de
manière à ce que ses membres conservent une proportion exacte par rapport au
corps entier, les anciens ont également fixé cette relation dans la réalisation
complète de leurs œuvres, chacune de ses parties conservant une relation exacte
par rapport à la forme totale de son oeuvre.
Ils ont laissé une trace de la proportion des mesures dans
toutes leurs œuvres, mais ils les ont surtout pris en compte dans la
construction des temples des dieux, qui reflètent clairement pour la postérité
les succès de leurs réalisations, ainsi que leur erreurs et négligences.
FIN DE CITATION.
Vitruve parle bien d’une transmisión du modèle qui venait
des anciens, n’est-ce pas? Aussi ce que je propose là ne dépasse aucunement les
connaissances mathématiques des anciens égyptiens, n’est-ce pas? Après tout, on
est en train de parler d’une grille de mesures antropométrique non seulement
décrite sur les traités anciens mais bien simple à utiliser.
Quant au modèle 9/10 pour la Grande Pyramide il est recueilli sur Mr. Herz-Fischler sur le chapitre
14 de son magnifique ouvrage The shape of the Great Pyramid, de lecture obligée:
Bcp d'auteurs parlent de la Coudée (naturelle) de 6 Palmes
avec la valeur de 45 cm: Saigey, Corinna Rossi, Lepsius... Donc, c’est bien d’un
modèle de 1’80 m qu’il s’agit. Il faudrait donc commencer par là afin de
pouvoir attribuer à chaque module le nom égyptien correct.
Je ne peux pas apporter des connaissances en égyptien que je
n’ai pas. Mais je peux apporter mes connaissances en Philologie acquises le
long de mes 5 années de formation à l’Université de Cadix, puis mes connaissances
en Métrologie Historique acquises le long de mes 6 ans de recherche sur le
sujet.
Il y a deja eu des architectes qui s’y sont interessés:
Puis aussi des métrologues qui s’y sont interessés:
PS: Je viens de me rendre compte de quelquechose. Vous dites:
On en revient du coup à la question de départ du fil, celle des sources. Y a-t-il le moindre texte *égyptien* parlant de cette "vraie coudée"?
Sur le livre Metrología Histórica en la Descripción de Egipto (qui est un travail sur les travaux des français) l'auteur (Mario Ruiz Morales: Université de Grenade) indique que Jomard étudia une affirmation de Aelianus Tacticus sur "la zancada" (le pas) de l'ibis. (Note: Je dois chercher le texte original de Jomard).
Cet Aelianus disait que le pas de l'ibis (animal associé au dieu Thot, dieu des mesures) faisait une coudée. Jomard voulut vérifier ceci et mésura l'image d'un ibis qui était gravé sur une stéle. Son pas faisait 57'5 mm. (Ce qui doit être une erreur de Jomard par 57'50 cm).
Je mettrais ici le texte de Jomard dès que je l'aurai trouvé.
PS2: J'ai trouvé. Voici la citation:
DÉBUT DE CITATION:
Sur un obélisque en trapp, venant du Kaire, et dont on a
rapporté à Paris des empreintes, il y a une figure d'ibis qui est digne d'être
étudiée pour la finesse des galbes et pour la pureté des contours. J'en ai
comparé les mesures avec celles des individus trouvés en Egypte, soit vivans,
soit embaumés par les anciens Égyptiens, et j'ai trouvé que cette figure avoit
été sculptée d'après un modèle plus grand d'un sixième que l'ibis trouvé dans
les grottes sépulcrales de Thèbcs par M. Geoffroi-Saint - Hilaire, et déposé au
Muséum d'histoire naturelle de Paris ; l'échelle de réduction est de 1 pour 4,
ou de 6 doigts pour coudée. Voici le tableau de ces mesures comparées:
Le tibia seul se trouve trop court d'un cinquième; mais
toutes les autres dimensions se rapportent parfaitement bien, comme il résulte
du tableau précédent (i).
Le pas de l'ibis, selon Élien, étoit d'une coudée. Quelque peu de fondement qu'il y ait en apparence à cette assertion, l'on doit être curieux de rechercher si les monumens peuvent la confirmer: or je trouve que, dans l'ibis sculpté dont j'ai parlé tout-à l'heure, l'ouverture des jambes, ou le pas, est de 57 millimètres et demi. Si je quadruple cette mesure d'après le rapport de l'échelle 1 à 4, je trouve 2m,30.
Ainsi, dans cette figure, le pas de l'oiseau est d'une demi-coudée, et non d'une coudée. Je ne prétends pas dire que I ibis avoit réellement un pas égal à cette mesure: mais il paroit bien, par cet exemple, que les Egyptiens donnoient à ce pas, dans leurs bas-reliefs et leurs peintures, la grandeur d'une demi-coudée; et c'est peut-être le fondement du fait avancé par Elien.
FIN DE CITATION:
Les raisonnements de Jomard sont biaisés du fait qu’il part
tout le temps d’une hauteur de 1’85 m environ et d'une coudée (1/4) de 46 cm environ.
Mais on peut voir que Jomard dit que le pas de l’ibis
fait 57’50 mm (ce qui doit être une erreur par 57’50 cm) et il signale que
cette valeur multiplié par 4 fait 2 m 30.
Or, si on considere que le pas de l’ibis fait une "coudée" de
32 Doigts la valeur idéale serait non pas de 57’50 cm mais bien de 57’60 cm. Cette
valeur multiplié par 4 fait bien 230’40 cm, c’est-à-dire, la valeur de l’Homme
en ( I ). Et 100 Hommes en ( I ) font 230’40 m, le côté de la base de la GP.
C'est édifiant Merci beaucoup :)
ResponderEliminarMerci à vous d'avoir posté ce commentaire si agréable. :-)
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